Quand la Clinique des Droits Humains sort le droit des livres. Retour d’expérience.
Mathilde Kieken fait partie du groupe de 7 étudiant.e.s qui ont participé à un projet d’Avocats Sans Frontières (ASF) dans le cadre de la Clinique des Droits Humains, une activité du cours Human Rights Law, en 2020. Elle revient pour nous sur cette expérience enrichissante.
Pour en savoir plus sur la Clinique des Droits Humains, nous vous renvoyons à cet article.
Pourquoi avoir participé à la Clinique des Droits Humains ?
C’était la première fois que j’avais l’opportunité de participer à une activité de ce genre au sein de l’Université, j’étais très intriguée. Le fait de pouvoir travailler sur le sujet des Droits Humains, plus précisément sur les conditions de détention, et en collaboration avec des professionnels, m’a immédiatement séduite. C’était l’occasion de sortir le droit de mes livres et de découvrir la pratique d’un secteur qui me passionne.
Qu’avez-vous appris de cette expérience ?
Outre le fait que j’en sais davantage sur la problématique du droit à l’alimentation et à l’hygiène en matière de détention, le projet de Law Clinic m’aura appris à travailler en équipe, à canaliser un tas d’informations, à analyser et à résumer documentation et jurisprudence pertinentes, à parfaire mon esprit de synthèse et développer une analyse critique.
Nous avons dû mobiliser de la jurisprudence, de la doctrine et des instruments à tous les niveaux, tant international, européen, que régional. Il a également fallu analyser concrètement chaque information pour en tirer l’essentiel.
Je retiens de ce programme une satisfaction énorme du fait de son caractère pluridisciplinaire, son exigence intellectuelle et sa finalité pratique.
Que pensez-vous de l’initiative des cliniques de droit ?
Je pense sincèrement que l’expérience des cliniques de droit mériterait d’être étendue et davantage mise en avant dans les facultés, ce qui permettrait aux étudiants de développer un regard critique sur le droit qu’ils étudient depuis plusieurs années, de s’inscrire dans un projet d’intérêt public, d’avoir la chance d’échanger avec les personnes qui travaillent sur le terrain et de développer des outils de recherche et de réflexion pour leur avenir.
Recommanderiez-vous aux étudiants qui en ont l’opportunité de participer à la Clinique des Droits Humains les prochaines années ? Pourquoi ?
Je recommanderais, mille fois et sans hésitation, aux étudiants de participer à la Clinique des Droits Humains les prochaines années, car il s’agit d’une expérience très enrichissante tant d’un point de vue intellectuel que personnel.
La Clinique demande de la rigueur et du travail mais ça en vaut la peine quand on sait que le suivi ne s’arrête pas une fois le rapport rendu. En effet, nous avons eu la chance de recevoir plusieurs feedbacks de la part d’ASF nous permettant de suivre le parcours et l’impact de notre travail, ce qui est très gratifiant pour des étudiants qui ont l’habitude d’avoir la tête dans leur syllabus. De plus, nous avions la satisfaction de nous sentir utiles, car les associations concernées n’ont généralement pas le temps ni les moyens de produire ce type de rapport elles-mêmes.
S’engager sur des thématiques de droits humains de manière concrète permet d’avoir un avant-goût de ce qui nous attend en pratique.