François Thoreau décroche un mandat de chercheur qualifié du FNRS à l'ULiège


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François Thoreau, diplômé en droit et en sciences politique, obtient un mandat de chercheur qualifié du FNRS, le Fonds National pour la Recherche Scientifique au sein de l'unité de recherches Cité (Faculté de Droit, Sciences politique et Criminologie) de l’Université de Liège afin de continuer ses recherches sur les enjeux sociétaux de la génétique dans l’évolution de l’élevage, en particulier chez les bovins.

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rançois Thoreau a d’abord travaillé sur un projet qui concerne la génétique humaine au GIGA (centre de recherches biomédicales de l’Université de Liège). « Quand j’arrive là, à ma grande surprise, les vaches sont omniprésentes », explique le chercheur. « Tu les vois partout : sur les fonds d’écran des chercheurs, sur des photos au mur, on m’en parle dans les interviews. » Il se rend alors compte que la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale font partie d’un seul et même problème ; c’est ce qu’on appelle le « One Health ».

Avec son équipe de chercheuses et chercheurs, François Thoreau essaye de comprendre tous les enjeux sociétaux qui se cachent derrière la génétique et l’élevage des vaches. Il s’agit d’un travail très interdisciplinaire, car on retrouve des enjeux politiques, scientifiques techniques, économiques, sociétaux, environnementaux, de santé, etc.

Si nous prenons la question environnementale, les vaches émettent en ruminant du méthane, qui est un gaz à effet de serre assez puissant. Elles se retrouvent sur le banc des accusés au titre de leur contribution importante aux bouleversements climatiques. Cependant, la question fait controverses, et d’aucuns, notamment dans le monde agricole, soutiennent que le méthane est plus volatile que le CO2, ce qui fait qu’il va rester moins longtemps dans l’atmosphère. De plus, en pâturant, les vaches séquestrent le CO2 dans le sol. À côté des fermiers, nous retrouvons les mouvements végétariens et végans qui sont contre l’élevage et qui réclament la libération animale. Ensuite, nous devons considérer les scientifiques qui veulent produire, grâce à la génétique, une vache « eco-friendly », c’est-à-dire qui produit moins de méthane. L’élevage contemporain est ainsi au centre de nombreuses polémiques. Songeons encore aux lobbys de la pétrochimie qui souhaitent continuer à vendre leurs antibiotiques, ou aux élevages en conversion biologique, qui réorientent leurs stratégies de sélection en privilégiant des races rustiques et polyvalentes plutôt que hyper spécialisées.

François Thoreau et son équipe de chercheuses et chercheurs observent et décrivent ces phénomènes. Leur but est de traduire dans des termes intelligibles les enjeux sociétaux de la génétique de l’élevage. L'enjeu consiste à instruire la problématique et à poser les bonnes questions. L’horizon lointain de leurs recherches est d’en finir avec le productivisme acharné qui épuise le corps des animaux, les environnements dans lesquels ils évoluent, les fermiers, la biodiversité, etc. Il faut réinventer l’élevage, car le modèle actuel n’est plus tenable.

À propos de François Thoreau

François Thoreau poursuit des études de droit à l’Université de Liège et effectue une passerelle vers un graduat en science politique. Il entreprend ensuite des études complémentaires à Maastricht en ESST (études de sciences, technologies et société). De 2008 à 2013, François Thoreau réalise sa thèse au FNRS sur les politiques scientifiques des nanotechnologies et leurs enjeux sociaux, éthiques, légaux, etc. Après avoir obtenu son doctorat, il effectue un post-doc à l’Université de Namur, puis au Centre de Sociologie de l’Innovation à Paris et, enfin, revient à l’Université de Liège. En octobre 2022, François Thoreau décroche son mandat de chercheur qualifié du FNRS à l’ULiège. Après avoir consacré beaucoup de son temps au montage de projet de recherches « L’impression que ça me fait, c’est que je peux commencer à travailler maintenant. »


Un article rédigé par Lola Barnabé, stagiaire au Service de Communication de l'ULiège

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