Interview

Hadrien Macq : retour aux sources


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Après un post-doc de 14 mois à l’Université Technique de Munich, Hadrien Macq revient à Liège avec un mandat de chargé de recherches FNRS.

C’est à Munich que tu as appris que tu avais obtenu un mandat de chargé de recherches FNRS. Comment as-tu vécu cette nouvelle ?

Très bien, évidemment ! Je vis vraiment ce mandat comme une opportunité de retour à la maison, dans cette ville et cette université auxquelles je suis fort attaché. J’ai fait toutes mes études en sciences politiques dans cette Faculté, puis j’ai pas mal voyagé. Je suis parti à Genève et à Paris dans le cadre de ma thèse, j’ai fait un post-doc à l’UCL et ensuite à Munich, où je suis resté pendant 14 mois. Même si je suis revenu plusieurs fois à l’Université de Liège entretemps, cette fois j’ai la chance de disposer d’un contrat de 3 ans. C’est assez confortable et rare dans le monde des post-docs.

Peux-tu nous en dire plus sur ton projet de recherche ?

Je m’intéresse à l’utilisation de jumeaux numériques dans la gouvernance des villes. Pour simplifier, un jumeau numérique est une représentation numérique 3D à partir de laquelle on peut tester, expérimenter, avant d’envisager une application dans le monde « matériel ». Cet outil émergent commence à être utilisé dans toute une série de domaine (par exemple dans l’industrie manufacturière ou le secteur médical) et ouvre de nouvelles perspectives et de nouveaux questionnements pour la gouvernance de villes.

Par exemple, le jumeau numérique peut servir de base à la définition d’un nouveau plan de mobilité pour une grande ville. On peut potentiellement effectuer des simulations qui tiennent compte des flux de circulation des voitures, des piétons, de l’évolution immobilière etc. avant de passer à la politique publique proprement dite.

En bref, c’est une solution pleine de promesses, mais qui pose également des questions que je trouve passionnantes. Représenter la vie matérielle en données implique des choix, une sélection de certaines informations au détriment d’autres, des réseaux d’acteurs et d’intérêts particuliers … Comment fait-on ces choix ? Quels acteurs se saisissent de ces outils ? La population y a-t-elle accès ?

Tu étais à Munich lorsque tu as développé et soumis ton projet de recherche. Ton séjour a-t-il influencé d’une manière ou d’une autre ta démarche ?

Oui, tout à fait, ça a même été décisif ! Déjà parce que pendant mon postdoc au sein du Département de Science, Technology, & Society à Munich que j’ai entendu parler du concept de jumeau numérique. Je prépare d’ailleurs pour le printemps prochain un workshop, en collaboration avec d’autres chercheurs de Munich et d’Hambourg, sur cette thématique.

Par ailleurs, ma mobilité à Munich, mais aussi mes précédentes expériences à l’étranger, ont été très positivement évaluées par le FNRS et ont certainement joué dans l’obtention de mon mandat.

Tu as obtenu ton mandat du premier coup, c’est plutôt rare…

En effet, c’était une doublement bonne nouvelle ! Je prends vraiment ça comme une victoire collective et pas simplement un accomplissement personnel. J’ai eu la chance de bénéficier d’un énorme soutien de la part de l’équipe de l’Unité de Recherche : Julie Colemans, Patrick Wautelet, Gérôme Arnold ainsi que Pierre Delvenne (qui est également promoteur du projet) ont tou.te.s relu et enrichi mon dossier. Je me suis vraiment senti porté et soutenu, malgré la distance.

Par ailleurs, j’ai également pu compter sur le soutien de ma compagne, qui a adapté sa propre vie professionnelle pour partir avec moi et notre bébé à Munich. On parle parfois trop peu du fait que la mobilité qu’on attend des chercheurs n’est pas facile à concilier avec une vie de famille et n’est pas toujours accessible à tout le monde. 

Quelles sont les prochaines étapes qui t’attendent ?

Mon mandat débute en octobre. Je vais commencer par creuser la littérature sur le sujet et entamer mes études de cas, puis je retournerai à Munich au printemps pour le workshop que je prépare.

Mon projet comprendra également de nouveaux voyages et séjours de recherche puisque je vais étudier le cas de 3 villes : Liège, Göteborg en Suède et Cambridge au Royaume-Uni.

iconeInfo Hadrien Macq

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